
Ah! les joies de la maternité! Un congé payé d'un an et une prologation sans solde durant 2 ans... Ah! les joies de l'adoption: un congé payé de 9 mois (je me console, d'autres n'ont que quelques semaines et je les plains sincèrement!), une prolongation sans solde durant 2 ans également mais...dites-moi, qui donc a les moyens financiers (surtout après les dépenses qu'encourent 2 adoptions!), qui donc disais-je, a vaiment les moyens de rester à materner ses petites chéries durant 2 longues années??? Sûrement quelques chanceuses bien nanties, mais je ne suis point du lot! LOL!
La bonne nouvelle concernant mon retour est que ma place en garderie accréditée est...disparue! Ben oui, ma p'tite madame, les délais ont été si longs pour votre adoption qu'on ne pouvait réserver une place pour un enfant pas encore né (pourtant, lors de l'inscription il y a plus de 2 ans, on m'avait affirmé qu'une place m'était réservée...)! Bon, alors les délais interminables de l'attente des attributions et des ptits bébés ont ENCORE! une répercussion sur nos vies APRÈS! que les ptits bébés soient enfin arrivés!
Youppi! Ben alors, je fais quoi, ma bonne fée?
Ben là, ma ptite dame, vous vous débeeerrrrrouillez toute seule comme une grande!
Et hop! on fait 50 appels téléphoniques, on fait du bouche à oreille, on implore tous les saints les presque saints et on saute de joie quand une bonne dame nous offre de garder notre enfant en milieu de garde privé, sauf qu'on ne fait pas de reçus pour l'impôt!
Tanpis, me dis-je, je n'ai d'autre choix, si je veux ramener un peu de blé à la maison car le seigneur et maître de ladite maison commence à ronchonner et à râcler les fonds de tiroirs et autres fonds de tirelires!
Là commence ma petite fable, chères et curieuses petites dames:
Le seigneur et maìtre d'un grand domaine où vivaient 3 princesses adulées et adorées dit un jour à sa bienheureuse compagne, triste à mourir, de devoir retourner gagner sa pauvre et mince pitance, dans un délai trop rapproché à son goût, il dit donc à sa bien-aimée:
- Que faisiez-vous, gente dame, en congé parental à vous prélasser au soleil avec votre progéniture, envahie d'un bien-être frisant la démesure?
- Je prodigais, très galant homme, tout l'amour du monde à mes petites âmes assoiffées de bonheur et d'aventures.
Je dispensais, ne vous en déplaise, les soins magiques que toute bonne maman se doit d'offrir à ses petits trésors trouvés au Pays des Enfants Perdus, et je ne regrette en aucun cas, bien loin de moi cette ignoble pensée, d'avoir participer un tant soit peu, au développement primordial de l'attachement et de la filiation affective de la prunelle de mes yeux!!!!
- Est-ce à dire, chère damoiselle, que vous ne pigerez plus à pleines mains dans mes goussets dans les semaines et mois à venir????
- C'est cela même, prince de mon coeur, mais dites-moi donc, prince adoré, n'auriez-vous point le désir de me remplacer auprès de vos petites chéries afin de prendre la relève d'une tâche si ingrate à vos yeux quoique si appréciée, d'après vos dires???
Le gentilhomme, interloqué devant une telle audace, de surprise et de dépit, resta bouche bée devant sa tendre dulcinée.
Celle-ci, quoiqu'encore fâchée et frustrée de voir que la vie d'un gentilhomme soit si simple face à la sienne, se montra toutefois compréhensive et accepta de bon gré, malgré sa tristesse de laisser à d'autres le soin de son bébé adoré, de retourner gagner sa pauvre et maigre pitance, mais en temps modifié et à un horaire plus leste afin de profiter un peu de doux plaisirs bien mérités.
Elle prit bien soin de préparer une liste exhaustive des tâches à partager (on sait que les gentilhommes ont tendance à oublier!) et d'afficher ladite liste à beaucoup d'endroits stratégiques afin que l'époux bien-aimé n'ait d'autres choix que de s'y cogner le nez! et de s'y conformer!!
La morale de cette histoire, gentes damoiselles et nourrices en devenir, est la suivante:
En un mot comme en dix, bienheureuses mères adoptives, biologiques et autres, je vous somme de profiter divinement de votre très précieux congé pour dorloter vos petits coeurs adorés, car le train-train quotidien de la routine arrive à toute vapeur et souffle sur votre Bonheur à une vitesse démesurée!!
La princesse au grand coeur, une fois le choc du retour au travail accusé, se fit la promesse de ne jamais laisser les affres du stress et de la folie de la vie, miner les liens précieux qu'elle avait tendrement tissés avec ses filles adorées. Puisse les dieux, les saints et toutes les divinités lui venir en aide, car la princesse, bien que motivée, a malheureusement tendance à se laisser submerger par les tracas journaliers.
Alors, pour bien sûr, mettre toutes les chances de son côté, elle fit promettre à son seigneur de ne point oublier de la gâter, de la sortir afin de lui changer les idées et surtout, surtout...de mettre à jour sa liste de tâches à partager, faute de quoi, foi de princesse, ses goussets nouvellement remplis se verraient vite délestés!!!...et son statut de bien-aimé serait peut-être en danger....!
Dites-moi, très chères dames de la Cour, devrais-je faire apposer sa signature à mon bien-aimé, on ne sait jamais, les paroles s'envolent et les......??
Signé: La Princesse en détresse mais pleine de sagesse!!!!......